Les mesures hostiles prises par l'Espagne contre les touristes dans diverses destinations au cours de l'année écoulée font qu'il est de plus en plus difficile de croire que le pays apprécie toujours son industrie touristique.
Premièrement, Barcelone a augmenté les taxes touristiques à plusieurs reprises en une seule année. Ensuite, plus de 10 000 appartements touristiques ont été interdits. Maintenant, le gouvernement prévoit de collecter jusqu'à 18 nouvelles données personnelles auprès des touristes à partir du 2 décembre– mettant potentiellement en danger les réglementations européennes en matière de protection des données.
Cette mesure devait initialement être mise en œuvre le 1er octobre, mais elle a dû être reportée car la plupart des hôtels n'ont pas mis à niveau leurs systèmes à temps.
Il est crucial de comprendre que la Confédération espagnole de l'hôtellerie et de l'hébergement touristique (CEHAT) a exprimé son opposition catégorique à cette mesure.
Antonio Presencio, président d'Horeca Hoteles Zaragoza, a expliqué que la demande du ministère de l'Intérieur entre en conflit avec une série de réglementations de l'Union européenne, mettant le secteur hôtelier entre le marteau et l'enclume en raison de l'incertitude juridique qui entoure le respect de cette nouvelle mesure.
Jusqu'à présent, lorsque les touristes s'enregistrent dans un hôtel ou un hébergement en Espagne, ils savent qu'ils doivent fournir des informations personnelles telles que leur carte d'identité nationale, leur passeport et même certains détails de leur carte de crédit.
Mais à partir de décembre, les voyageurs devront également fournir 18 nouvelles données, parmi lesquelles les modes de paiement, les transactions financières, l'adresse de leur domicile et même la nature de leur relation avec les personnes avec lesquelles ils partagent une chambre.—sérieusement?
Presencio prévient que la collecte de données aussi sensibles pourrait mettre en danger les entreprises, car toute faille de sécurité laisserait les hôtels – qui sont des entreprises privées – légalement responsables de la protection de ces informations.
La nouvelle réglementation controversée découle d'une modification du décret royal 933/2021, qui dicte les données touristiques que les hébergements en Espagne doivent collecter et soumettre quotidiennement à la police.
La mise en œuvre de cette réglementation non seulement exerce une pression financière sur le secteur en raison du besoin inattendu d'investissements technologiques, mais impose également un « une charge administrative disproportionnée » ce qui se traduit par un « désavantage concurrentiel » par rapport à d'autres hébergements qui ne sont pas obligés de se conformer à ce mandat, explique Presencio.
Dans le même ordre d'idées, le CEHAT, qui représente 16 000 entreprises hôtelières à travers l'Espagne, affirme que le problème n'est pas l'adaptation technologique mais plutôt la « incompatibilité avec la réalité de l’industrie touristique » et le « insécurité juridique » que peut apporter la mise en œuvre d’une telle mesure.
L'organisation précise que l'Union européenne a également exprimé son opposition à cette mesure, car elle oblige les hôtels à partager des informations hautement sensibles sur leurs clients avec les autorités via une nouvelle application.
Le CEHAT a ensuite exprimé des inquiétudes qui vont au-delà des hôtels et des hébergements, indiquant que cette mesure impacte également négativement les agents touristiques et les plateformes touristiques.
Heureusement, dans le monde ultra-connecté d'aujourd'hui, les voyageurs peuvent simplement choisir des destinations où ils se sentent plus à l'aise et ne sont pas gênés par de telles réglementations.