Était le 27 avril 2012 lorsque le gouvernement de Mariano Rajoy a approuvé le Loi Organique de Stabilité Budgétaire, une mesure qui, sur le papier, n’a rien à voir avec l’amnistie que les indépendantistes catalans posent comme condition nécessaire pour soutenir l’investiture de Pedro Sánchez, mais que les protagonistes étudient désormais comme un précédent. À cette occasion, un gouvernement en exercice a approuvé d’urgence une loi organique, dans un processus similaire à ce qui devrait se produire si Pedro Sánchez veut approuver une amnistie avant même d’être investi comme président avec les voix des Junts et du PSOE.
Comme le rapporte le NIUS, l’exigence d’une amnistie pour les hommes politiques catalans est le principal objectif d’une négociation cachée révélée ce mardi depuis Bruxelles par l’ancien président catalan Carles Puigdemont, après sa rencontre avec le leader de Sumar. Yolande Díaz. Devant la presse, Puigdemont a expliqué quatre conditions pour soutenir Sánchez, et a cité comme la plus importante la grâce judiciaire des hommes politiques catalans enquêtés depuis la célébration du référendum illégal du 9-N en 2014 jusqu’aux protestations survenues en Catalogne après la publication de la sentence de la Cour suprême en octobre 2019 qui a condamné X dirigeants indépendantistes pour la Déclaration unilatérale d’indépendance et le référendum illégal 1-O.
Cependant Y a-t-il suffisamment de temps pour approuver d’urgence une amnistie ? Sur le papier, oui. Une mesure législative similaire nécessite une loi organique, qui doit être approuvée par le gouvernement actuellement en place. C’est pourquoi les juristes proches de ces négociations analysent des antécédents tels que l’approbation de la loi de stabilité budgétaire ou les décisions juridiques prises par l’Union européenne après l’approbation d’amnisties dans d’autres États membres.
Contexte juridique
Selon la réglementation espagnole et les revendications indépendantistes, l’amnistie devrait être approuvée avant la date limite du vote sur l’investiture de Pedro Sánchez, fixée deux mois après celle réalisée par le candidat du PP. Alberto Nuñez Feijóo, qui sera présenté au Congrès les 26 et 27 septembre. Cela fixe la date limite pour l’approbation de l’amnistie à la fin novembre. En fait, il existe des précédents récents de lois approuvées en un mois seulement : la loi qui a réformé les crimes de sédition et de détournement de fonds Il a été approuvé dans un délai de 31 jours, tandis que la réforme de la loi CGPJ pour pouvoir nommer deux de ses membres a été approuvée en 16 jours.
Ainsi, la première stratégie pour accélérer les procédures serait que cette amnistie soit présentée sous forme de projet de loi par un groupe parlementaire à la Chambre basse. Cela permettrait de ne pas attendre des rapports obligatoires mais non contraignants du Conseil d’Etat ou du Conseil général de la magistrature. Ensuite viendra le délai d’enregistrement, de qualification et de débat en commission de la nouvelle législation, qui peut durer un mois et enfin l’étape la plus sensible pour une éventuelle obstruction : l’arrivée de l’amnistie au Sénat, où le Parti Populaire dispose d’un majorité. . Toutefois, l’article 90 du règlement de la chambre prévoit que le Sénat disposera d’un délai de 25 jours et non pas deux mois pour présenter des vetos ou des amendements à la loi, à condition qu’elle soit présentée dans l’urgence. Cela faciliterait l’approbation d’une éventuelle amnistie dans le délai réclamé par les indépendantistes.
Quoi qu’il en soit, il y a de nombreux éléments à peaufiner dans ce pardon possible, comme son spectre large. Cela affecterait-il uniquement les actes entrepris dans le cadre politique comme le référendum 1-O ou aussi ceux qui ont conduit, par exemple, à de graves émeutes à Barcelone lors des manifestations contre l’arrêt de la Cour suprême en 2019 ? Ce débat se déroule également au sein des rangs indépendantistes, qui envisagent de manière inégale la possibilité que cette amnistie laisse également de côté les procédures ouvertes contre certains membres de la police nationale.